Trypophobie ou la phobie des trous : comment la soigner ?

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Trypophobie ou la phobie des trous : comment la soigner ?

La trypophobie, qu’est-ce que c’est ?

La trypophobie est une peur des petits trous comme les motifs géométriques, motifs ou bosses. Le mot est apparu sur les réseaux sociaux pour la première fois en 2005. Il associe les mots grecs comme « trypa » (percer des trous) avec « phobie » (aversion, peur). Les personnes concernées par cette phobie éprouvent  de l’angoisse, du dégoût, voire des nausées. D’autres manifestations plus surprenantes comme des démangeaisons, de la transpiration, des tremblements ont  également été identifiées. La trypophobie peut aussi provoquer des crises de panique.

Qu’est-ce qui provoque la trypophobie ?

Le simple fait de regarder des images sur internet ou imprimées suffit à susciter le mécanisme d’anxiété et de répulsion.  À ce jour, des études sur la trypophobie, peur des trous, indiquent le lien avec un réflexe archaïque qui déclenchait la fuite chez nos ancêtres. Autre hypothèse, les épidémies liées aux éruptions cutanées comme la variole provoquaient la répulsion afin d’éviter la contamination. Une liste d’objets déclencheurs a même pu être établie :

  • Fraises
  • Nids d’abeille
  • Yeux d’insectes
  • Papier à bulle
  • Mousse de savon
  • Graines de fruits
  • Trous ou bosses sur le derme
  • Éponges
  • Gousses de graines de lotus
  • Bulles de condensation
  • Corail
  • Grenades (fruits)
  • Pâte à crêpes

Une réaction phobique peut aussi se manifester à la vue d’un pelage animal tacheté ou à motifs. Les formes artificielles géométriques produisent la même frayeur.

Les quatre théories de la trypophobie

Bien qu’il n’y ait pas d’explication scientifique concernant la trypophobie, peur des trous. Certains scientifiques ont développé ces quatre théories :

  • Théorie de l’aposématisme. Les humains ont évolué pour craindre des motifs troués qui sont présents sur des animaux ou des aliments venimeux.
  • Théorie pathologique. C’est une adaptation évolutive qui prête des traits trypophobes aux maladies éruptives (variole).
  • Théorie du stress visuel. C’est la spectroscopie infrarouge utilisée en neuroscience qui examine les gens phobiques. Plus précisément, cette méthode permet d’analyser l’activité du cerveau et son flux sanguin. Par exemple, pendant  la visualisation d’amas de trous, le sang du participant se trouve à l’arrière du cerveau. Alors que pendant la prise de décision, le sang se situe dans les zones frontales du cerveau.
  • Théorie du conditionnement par  internet. C’est le battage médiatique qui explique que les humains seraient sans doute conditionnés à avoir peur de certaines choses. Par exemple, pourquoi des gens seraient-ils plus effrayés par des schémas troués inoffensifs que par des voitures qui peuvent tuer ?

Comment savoir si on est trypophobe ?

La trypophobie, la peur des trous, n’est pas encore répertoriée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Malgré tout, des scientifiques britanniques ont réussi à identifier son mécanisme évolutif. D’après leurs recherches, la trypophobie représente le moyen d’éviter les maladies infectieuses. Dans les temps anciens où les épidémies faisaient rage, les gens éprouvaient une aversion naturelle pour les corps couverts de pustules ou de mouches. Cette peur instinctive les tenait à distance des maladies contagieuses et mortelles. En revanche, éprouver de l’aversion pour un épiderme parasité ou infecté ne veut pas dire être trypophobe. Il est normal de se protéger des épidémies en s’éloignant des personnes contaminées. Peut-être qu’une variante disproportionnée a remplacé la réponse habituellement adaptative.

Y a-t-il des personnes plus à risque ?

En principe personne n’est trypophobique à la naissance. Mais certaines phobies peuvent être véhiculées par l’entourage comme créés par soi-même. Le pire c’est d’avoir conscience de la nature absurde de sa phobie et d’en souffrir de façon chronique. Il est établi que les femmes sont plus concernées par la trypophobie, la peur des trous que les hommes. Une étude menée par l’université d’Essex indique que 11% des hommes et 20 % des femmes sont touchés. Bien que l’appellation ne signifie pas clairement quelque chose, la trypophobie, la peur des trous, constitue la phobie la plus répandue sur la planète. Afin de détecter les personnes les plus à risque dans la trypophobie, la peur des trous, des scientifiques britanniques ont recruté 376 trypophobes. De plus, les chercheurs ont complété leur panel par 304 étudiants exempts de cette aversion. Deux séries d’images ont ensuite été diffusées à l’ensemble des participants.

La première série de photos représentait des cercles sur des pelages d’animaux ou des zones du corps humain. Quant à la deuxième, elle montrait des grappes de trous sur des objets inanimés (cosses de fleurs et briques). Alors que les deux groupes ont éprouvé du dégoût pour la première représentation, seuls les trypophobiques ont ressenti de l’aversion pour la seconde diffusion. Ce test prouve que les trypophobes répugnent à voir des images qui ne montrent pas d’infection.

Du côté de l’Américan Psychiatric Association, un test de trypophobie, la peur des trous, a été mis en ligne. Les médecins précisent que la participation est anonyme et n’est utilisée qu’à des fins de recherche. Le test se déroule ainsi :

  • Il affiche pendant une à huit secondes des images variées. Certaines comportent des grappes de trous ou des motifs et d’autres non.
  • Vous devez estimer combien de temps vous avez regardé chaque image.
  • Le test compare vos estimations pendant le visionnage des images trypophobes et neutres (sans trous). Ensuite vous recevez un ratio à la fin de l’épreuve.

Dans les résultats, un rapport supérieur à deux signifie une trypophobie, peur des trous. À ce stade, il peut être intéressant de contacter un psychologue spécialisé en thérapie comportementale et cognitive (TCC) pour interpréter vos réactions indésirables.

Trypophobie comme réflexe de survie ?

Une autre piste de réflexion concernant la trypophobie, peur des trous, a vu le jour en Angleterre. Il se peut qu’un réflexe de survie soit ancré dans les structures nerveuses du cerveau pour parer les animaux venimeux. Par exemple, les serpents possèdent des motifs circulaires qui ressemblent aux trous qui suscitent des réflexes de fuite ou de distanciation. De plus, une étude menée sur des nourrissons de six mois a démontré que les bambins présentaient des niveaux un peu plus importants de noradrénaline chimique « combat ou fuite ». Et ceci après avoir vu des photos de serpents, de fleurs en grappes ou de poissons tachetés.

La trypophobie synonyme d’aversion plus que de peur

Suite à l’étude sur la trypophobie, la peur des trous, une évidence est apparue. La trypophobie est davantage une sensation de dégoût qu’une peur. C’est-à-dire que l’aversion pour les trous se distingue des autres phobies courantes comme l’acrophobie (peur des hauteurs) et l’agoraphobie (peur de la foule).

Quels sont les symptômes qui causent la trypophobie ?

La trypophobie, la peur des trous, provoque des symptômes variés :

  • Tremblements
  • Sensation d’étouffement / bouche sèche
  • Dégoût voire terreur
  • Décoloration de la peau
  • Forte transpiration (hyperhidrose)
  • Nausée
  • Frissons

Existe-t-il un traitement à la trypophobie ?

Avant toute chose, vous devez vous demander si la trypophobie, peur des trous, affecte votre vie quotidienne. Par exemple, si vous êtes couturière ou infographiste, il y a fort à parier que vous serez indisposé dans l’exercice de votre profession.

Traitements naturels

Les huiles essentielles peuvent remédier à la trypophobie, peur des trous. D’autant plus qu’elles possèdent des vertus calmantes qui sont aussi efficaces en situation d’urgence qu’en traitement sur le long terme. Ce sont les huiles essentielles d’agrumes comme le citron, l’orange ou la mandarine qui sont à privilégier. L’idéal consiste à utiliser un diffuseur après avoir déposé quelques gouttes à l’intérieur. Ou bien, vous pouvez les verser sur un linge puis le respirer pendant un quart d’heure. En outre, vous pouvez également diversifier le traitement avec l’huile essentielle de camomille romaine, qui est sans conteste un puissant antistress. N’oubliez pas l’huile essentielle de lavande fine pour chasser vos idées noires et vous détendre. En complément, l’huile essentielle d’ylang-ylang va agir sur le rythme cardiaque et diminuer la tension artérielle pour soigner votre trypophobie, peur des trous. Attention, celle-ci ne s’emploie que diluée dans de l’huile d’amande douce pour éviter les brûlures sur la peau.

Psychanalyse

Peut-être qu’une thérapie d’exposition représente une alternative valable. Celle-ci vous expose peu à peu aux phénomènes déclencheurs de la trypophobie, peur des trous, et vous aide à gérer vos émotions et réactions. Cette psychothérapie a des résultats importants. En effet, jusqu’à neuf personnes sur 10 réussissent à surmonter ces troubles phobiques spécifiques après cette thérapie par la parole. Au cours des séances, votre praticien vous apprend à :

  • Utilisez les techniques de respiration avant et après les expositions aux schémas troués.
  • Gérer votre réponse après la diffusion des images ou vidéos de grappes ou de motifs de trous.
  • Augmenter votre temps d’exposition jusqu’au moment où vous touchiez ou teniez en main une chose à motifs troués. Comme une éponge par exemple.

Les personnes qui ont achevé leur thérapie d’exposition relatent une amélioration de leurs symptômes. Elles contrôlent ainsi les mécanismes qui déclenchent la trypophobie, peur des trous. Par la suite, vous pouvez utiliser des méthodes de respiration ou de relaxation pour gérer les réactions de votre corps (méditation et yoga).

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une méthode proposée par un thérapeute pour vous aider à combattre la trypophobie, peur des trous. Afin de modifier vos pensées irréalistes, vous pourrez discuter avec le praticien pour modifier votre comportement.  Lors de la première séance, la personne trypophobique commence par fermer les yeux puis imagine quelque chose comme une fraise ou un nid d’abeille. Le psychothérapeute continue cet exercice jusqu’au moment où les symptômes commencent à s’estomper. Une fois que la personne est capable d’entrevoir l’objet troué sans réaction, le praticien passe à l’étape suivante. C’est-à-dire que le patient regarde souvent l’image d’un objet troué qui déclenche habituellement les symptômes. Grâce à la thérapie cognitivo-comportementale, les croyances irrationnelles et pensées toxiques font place à des perceptions positives et concrètes. En prime, avec la thérapie d’exposition, les patients peuvent se confronter à un objet sans déclencher une crise d’anxiété.

L’hypnose

Pendant une séance d’hypnose, le praticien vous guide dans un état hypnotique afin de pouvoir discuter avec votre subconscient. Le patient peut ainsi exprimer les sensations éprouvées quand la peur des trous survient. Ceci permet de comprendre l’origine des angoisses. Ainsi l’auto-hypnose, les exercices de respiration et de relaxation représentent des moyens utiles pour contrôler, voire annihiler cette frayeur. Le but du jeu est de dégager l’image associée à cette phobie et démarrer un travail en profondeur pour apprivoiser cette image mentale. Pour cela l’hypnothérapeute s’emploie à intégrer des messages positifs dans le subconscient pour qu’il accepte la vérité. La durée d’une telle séance est d’environ 90 minutes. Demandez à votre praticien un enregistrement de la séance afin de poursuivre le processus durant le mois suivant. Il est certain qu’une fois la session initiale réalisée, vous pourrez accepter la vue d’un amas de trous. La guérison est souvent immédiate.

La relaxation

Certaines stratégies de relaxation sont efficaces contre la trypophobie, peur des trous. D’emblée la thérapie s’appuie sur la visualisation, la respiration profonde et la relaxation musculaire progressive. La visualisation va permettre d’imaginer des images ou des situations apaisantes ou sécurisantes. Un patient atteint de trypophobie, peur des trous, s’imagine par exemple dans une forêt remplie de chants d’oiseaux aussitôt qu’il repère un motif troué. En outre, la distraction est une autre technique d’adaptation. Celle-ci permet de s’extraire d’une pensée angoissante en détournant le regard pour s’intéresser à autre chose de plaisant jusqu’à l’atténuation des symptômes.

À l’heure du numérique, il devient impossible de discerner la nature de l’acquis. En effet, la popularité des dessins diffusés en ligne réduit la probabilité de trouver une personne qui n’a jamais vu d’images trypophobes auparavant. Alors, comment savoir si l’on a réellement peur des amas de trous après avoir été conditionné par internet ?

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